jeudi 29 novembre 2007

Fake Plastic Loves

C'est bizarre.

Ouais, c'est zarbe. L'inspiration, elle vient, elle passe, elle se lève, elle se couche, comme le soleil, le ciel, les oiseaux, et ta mère.

Y a des jours où ça déborde, y a des jours où ça brûle, y a des jours où c'est sec et mort.
Souvent, c'est plein de tristesse, et ça pleure. Aujourd'hui, c'est lumineux, ignorant, niais, idiot, mais ça rit.

L'inspiration, elle vient, elle part, mais au moins, quand elle est là, elle me fait vivre. Chelou sa mère la tepu.

Un p'tit coup de batterie, quelques souvenirs, et je suis parti loin, loin.

Un p'tit bar, un café, quelques rêves, et je ne suis plus là.

Putain.

Y a des jours où ça va pas, mais y a des jours où ça va. Et c'est là que j'ai besoin d'un appareil photo pour garder le souvenir d'un coeur heureux, une photo que je pourrai regarder quand il m'aura lâché.

Et puis je prendrai ma guitare, come on, dance around, jouant un peu, from me to you, pour mettre quelques notes sur cette photo.

On m'a dit un jour : "don't worry, life is easy". On me le répète souvent. Have you ever fly ? Let me teach you I do.

Vous savez, les copains, j'adore quand un texte devient niais au possible. Mais j'adore être inspiré, même si c'est pour vous raconter des cracks. Rien à foutre.

De toute manière, un jour, le ciel, là, vous le voyez ? ouais, ben ce ciel, ces étoiles, tout ça, tout ce que vous, tout ce que vous regardez avec vos yeux vides, moi je l'atteindrai, j'irai là haut, où bien le là-haut viendra à moi.

Je cherche pas à être sauvé, vous y arriverez pas. Je cherche juste à être inspiré, encore un peu. Inspiré pour dresser la mélodie qui me servira d'échelle, et je grimperai jusqu'à la lune, pas celle que vous pensez, mais celle dont parle l'autre, là. Ouaip.

Sinon, je kiffe les Bisounours.

vendredi 23 novembre 2007

Everybody's gotta learn sometime

Wesh.

Je me rends compte que ça fait longtemps que je vous ai plus parlé de ma vie formidable et ô combien intéressante.

Eh ben, j'ai eu mon bac. Ouais, en passant sous le bureau, évidemment, mais c'est coule quand même. Tout en décrochant une p'tite mention AB, j'ai été embauché à Nord Eclair comme correspondant. Mot d'ordre : trouvons les chiens écrasés. Le taf reste quand même super enrichissant.

A côté de ça, je mange des chips. Ah, ben tiens, non, je suis rentré en fac. Lille 3, Lettres Modernes, option suçage de boules.

Là-bas, j'ai rencontré des joyeux drilles un peu cinglés avec qui on billarde (ndla : faire des billards) durant le blocus en buvant des cafés en jouant aux mots fléchés en jouant à action ou vérité en se tapant la honte. Lourd programme.

Surtout quand ces joyeux drilles sont en réalité une pouffiasse excentrique dégénérée droguée à "Guerre & Paix", une gothique serveuse délurée qui aime crier "amain" (ce qu'on n'a toujours pas compris, m'enfin), un chevelu qui danse à pieds nus et qui ressemble foutrement à Paul Léger des Fatals Picards, et un autre fumeur de trucs illicites qui est bizarre uniquement quand il est net.

Tout ce beau monde est donc bloqué, et ça, c'est explosif.

... euh, ouais, "explosif", ça veut rien dire de précis, juste pour le placer.

Ahem. Vala. La prochaine fois, je vous raconte comment j'ai capturé mon premier chips. En attendant, go to the dodo (ils m'ont surnommé "le premier de classe", donc je vais me coucher avant 23h, na).

vendredi 8 juin 2007

Connard

Comme, je suis un connard, j'ai créé un Myspace pour mettre mes conneries. Normal, quoi.

... ah, l'adresse : Univers Parallèle

Sinon, j'ai mon p'tit Polo, le mec de ma soeur, qui participe à un concours à la con, mais pour gagner une caisse. Si vous vouliez bien voter pour son cul à cette adresse : Où est Polo ?

Merci pour lui.
C'était la pub.

PS : au passage, bonne chance à ceux qui passent le bac, je sais maintenant combien c'est dur/difficile/chiant/chips (biffer/rayer/barrer les mentions inutiles). Bwaaaah !

dimanche 1 avril 2007

Dimanche

Bouh. Ahem, pas grand chose à dire ces derniers temps, pas grand chose à foutre en ligne, plus beaucoup de temps. On fait avec. Ouais, maintenant, je suis un ado blasé, ça fait plus classe que d'être un rebelle.

... je raconte vraiment n'imp. M'enfin, bon, je vous laisse en compagnie des Pagaies Roses, qui vous interprètent une reprise d'un célèbre morceau des Gros Nibards : ... euh, je connais pas le titre, en fait. C'est la surprise.


Putain, j'ai la quiche moi.

jeudi 15 février 2007

Vous allez aimer la Saint-Valentin !

Aujourd'hui, enfin, hier, c'était la Saint-Valentin.
Voilà mon message, destiné à tous les amoureux de ce monde.

Donc, bonne fête à la con, avec un coup de pied au cul.

mercredi 24 janvier 2007

Mélancolie

C'est marrant, tout ça, je trouve, tout ce qu'on penser, dire, regretter, et puis dire encore. Nan, y a pas à chercher, cette phrase veut rien dire. Ce soir, je suis dans une optique complètement dingue. En plus, j'ai le nez niqué, merci le rhume, et j'ai mal au crâne. Après 3h de cours, une leçon de conduite, 4h de BAFA pratique dans un CLSH, et un cours de gratte, la seule chose que je sache encore faire, c'est me moucher (et jouer au martyr, m'enfin, ça c'est normal). C'est comme la première phrase, j'envisage de me moucher, et puis je le fais, et puis je regrette, et puis je le fais encore. Ca fait mal.
Voilà, vous venez de comprendre que j'étais complètement fou, et moi aussi à vrai dire. C'est pour cette raison que je préfère fermer ma gueule ce soir et vous proposer une ancienne nouvelle, un truc aussi dingue que moi, probablement. Et je viens de me moucher encore, putain. Manquerait plus que je fasse un complexe d'infériorité, et là je suis foutu. Et puis je vais prendre une douche, me foutre au pieu, et demain ça recommence, je me moucherai encore. A croire que la vie tourne autour de ça, et personne ne s'en était jamais rendu compte. Faut vraiment que je dorme, ça devient grave, putain. Bon, je vous laisse en compagnie d'un pavé sûrement bourré de fautes, et d'un truc à écouter en lisant le pavé, ça met dans l'ambiance. Sur ce, bonne soirée, tout ça, quoi, hm.

La Boucle d'Oreille
Nous étions quatre, discutant autour d'une table, légèrement gris mais d'humeur joyeuse en prévision du voyage que nous allions partager. C'était l'une de ces soirées d'été, chaude et lourde, remplie de la mélancolie des jours passés et de l'espoir de ceux qui arrivaient. Pierre prit alors la parole, en pointant l'index gauche dans une attitude digne et solenelle :

" On discute, on discute... et on discute heureux ! Justement parce que nous sommes réunis ! Mais avez-vous déjà ressenti la solitude, l'horrible solitude qu'accompagne le silence ?"

Nous le regardions, incrédules mais amusés de le voir rouler des yeux et tenter d'articuler des phrases.

"Allons Pierre, commençais-je, pose ta bouteille et sors tes cartes."

Le jeune homme tourna la tête vers moi. La lueur de folie dans ses yeux s'était éteinte, et son visage était grave, comme marqué du poids d'un lourd secret. Il reprit :

"Je vais vous raconter une histoire, une histoire qui m'est réellement arrivé, bien que j'ai encore du mal à y croire, tant l'impression que ma raison m'a abandonné cette nuit-là est forte. Peut-être ne me croirez-vous pas, mais peu importe, je la garde en moi comme une maladie depuis trop d'années.


C'était il y a environ dix ans, une nuit d'hiver. Les derniers jours avaient été particulièrement froids, et un long manteau de neige s'était posé dans les moindres recoins de la forêt. Les animaux ne sortaient plus, et les hommes les imitaient, à l'image d'une longue hibernation que seules quelques parties de cartes et de chasse pouvaient stopper.
J'avais eu la chance d'avoir la garde du châlet de mon grand-oncle, un vieil homme honorable et généreux, qui avait dû s'absenter durant cette période pour un voyage humanitaire en Roumanie. Il m'avait laissé la garde de sa demeure, et m'avait fort troublé, en me recommandant, le jour de son départ, de ne pas me fier à mes sens, car, selon lui, "certaines choses étaient et d'autres n'étaient pas". Mais il avait confiance en moi. Il monta dans sa voiture, et démarra en trombe, comme apeuré, laissant une dernière tâche noire sur le paysage totalement blanc, à perte de vue. J'occupai mon temps simplement : le jour, je m'en allai skier, car son domaine était isolé, cotoyant seulement une immense forêt aux sapins grands et vigoureux, et je pouvais l'occuper à mon gré. Je rentrai en fin d'après-midi, à l'heure où le soleil, en se couchant, donne cette teinte orangée et mystique au ciel. Puis, le soir, je lisai ou écrivai, parfois jusque tard dans la nuit. Il n'y avait ni télévision, ni radio, ni téléphone. Seules l'eau et l'électricité étaient installées. J'étais donc totalement livré à moi-même, pour mon grand plaisir, car je préférai la solitude à la foule, qui m'angoissait et me rendait fou.
Une fois, par semaine, un ami de mon grand oncle me rendait visite par la seule route praticable traversant la forêt et menant, trente kilomètre plus loin, au premier village environnant. Il arrivait tôt le matin, sa camionnette chargée des vivres que je lui commandai lorsque j'allai en skiant au village, me saluait, déchargeait ses cartons, prenait sa paie et repartait. Puis je m'affairai, l'heure suivante, à tout rentrer et ranger, avant de m'écrouler sur un fauteuil, un sourire heureux aux lèvres.
Je vivai donc paisiblement, n'étant pas inquiet par les jours qui passaient, ayant pour seule compagnie quelques armoires remplies de livres plus ou moins vieux.

Or, un soir, alors que j'étais assis dans un imposant fauteuil, en face du feu qui brûlait dans l'antre de la cheminée, achevant Pierre et Jean, j'eus l'impression d'entendre un son distordu, comme une plainte, dans mon dos. Je sursautai et me retournai violemment : en face de moi, à l'autre bout du salon, la fenêtre qui menait au dehors s'ouvrit et claqua contre le mur. Je me levai, et la fermai, en me disant que le vent avait dû se jouer de moi. J'allai me coucher, et n'y pensai plus.

Pourtant, le lendemain, en revenant au chalet à la fin du journée, j'eus la désagréable surprise de constater que la même fenêtre, pourtant bien refermée la veille, était à nouveau ouverte. Une sensation de malaise naquit en moi au fur et à mesure que je m'en approchai. Les carreaux n'étaient pas brisés, et la poignée intacte, comme si on l'avait ouverte de l'intérieur. Je pénétrai dans la maison et jetai un coup d'oeil dans chaque pièce, dans chaque armoire, dans chaque tiroir. Rien n'avait disparu. Ce qui éveilla le plus ma curiosité, ce qui me troubla et m'apeura, ce furent les traces de neige, à moitié fondue, que je retrouvai un peu partout, et également sur mon lit, comme si quelqu'un s'y était assis.
Ce soir-là, je me couchai directement après avoir mangé, en ayant pris soin de bien fermer toutes les portes et fenêtres à double tour. Je m'allongeai dans mon lit, et j'éteignis la lumière. Je fixai ce que je pensais être le plafond, car l'obscurité était totale et je n'y voyais rien. Je me tournai sur le côté, mal à l'aise, n'entendant que le bruit des battements de mon coeur. Je finis néanmoins par trouver le sommeil, mais il fut de courte durée. Je rêvai que je marchai, seul, dans un endroit si noir que je ne distinguai même pas mes mains. Soudain, un vent énorme se leva, et je dû m'aggriper à un mur invisible pour ne pas tomber. J'ouvris les yeux.

La fenêtre de ma chambre était close, et le volet baissé, car les ténèbres étaient toujours présentes. Je respirai doucement, de soulagement, et j'eus soudain un long frisson glacé. J'avais l'impression que je n'étais pas seul dans ma chambre, et que quelqu'un était là, quelque part, tapi dans les ténèbres, me regardant. Mon coeur se mit à battre plus rapidement, dans ma poitrine, et c'est alors que je me rendis compte, avec terreur, que je ne l'entendais plus. Cela me rendit si nerveux que je me redressai dans mon lit et saisis l'interrupteur de ma lampe de chevet. J'appuyai. Rien ne se passa. Je réitérai, commençant à respirer plus difficilement, sans entendre le souffle de l'air qui passe dans les poumons. Je me levai et tentai d'allumer la lumière de ma chambre entière. Rien ne se passa. La poignée de la porte était bloquée.
Mon esprit devient trouble, et je sentis mes jambes défaillir. Quelqu'un était là, j'en étais persuadé, et cette personne me voulait du mal, et peut-être se trouvait-elle dans mon dos, prête à frapper. Je me retournai et émis un cri de terreur. J'eus l'impression qu'une fréquence aiguë venait d'atteindre mes oreilles, comme le ferait un son violent qui résonne dans la poitrine. Je me tus, ne me sentant plus la force de faire quoi que ce soit. Quelque chose se passa alors, quelque chose qui perturba tout ce en quoi je croyais, et probablement ma raison également. Ai-je rêvé ? J'aurai aimé, mais je ne peux le confirmer. Je n'entendais rien, ni même le sifflement provoqué par la défaillance des tympans. Puis, lentement, une fréquence sonore extrêmement élevée monta à mes oreilles, à la limite de l'ultra-son. Elle montait, doucement, prenait de l'ampleur, en même temps qu'une forme blanche se détachait du mur en face de moi. Je me plaquai à la porte, les yeux emplis de terreur, sentant mon coeur mourir dans ma poitrine. Au fur et à mesure que le son grandissait, le nuage blanc prenait l'allure d'une silhouette humaine, qui semblait naître de nul part.
Soudain, le bruit devint un cri, un cri extrêmement aigu, un cri féminin, un cri qui me déchira le coeur, et en quelque seconde la silhouette fut sur moi. J'eus le temps d'aperçevoir ce que je pense encore aujourd'hui être une femme, aux yeux noirs et à la bouche tordue dans une expression que nul homme ne peut imaginer, une femme qui se tint à quelque centimètres de mon visage, me regardant dans les yeux, les bras et jambes, flottant comme une longue traînée, semblant disparaître en lambeaux, qui traversaient le plancher. La pièce entière s'alluma et s'étint à nouveau, et je m'évanouis.


A mon réveil, il faisait jour. Ma chambre était vide, et la fenêtre ouverte, laissant la neige pénétrer à l'intérieur, s'étalant sur mon lit comme si elle voulait y dormir. J'entendais, enfin, j'entendais le bruit du vent, le bruit de la fenêtre qui claquait contre le mur, le bruit de mon coeur. L'armoire en face de la porte, là d'où Elle était sortie, était ouverte, et plusieurs livres gisaient à terre. Je m'en approchai, les jambes encore tremblantes, laissant ma raison devant la porte. Je jetai les livres restants à terre, dans un accès de fureur, et je touchai fébrilement le fond de l'armoire. Il sonnait creux. Sans en comprendre la cause, je le frappai violemment. Il céda, et quelque chose tomba à mes pieds. Je baissai les yeux et fus pris par une forte nausée. Je dus me retourner et vomir. C'était une oreille qui gisait par terre, une oreille percée, sur laquelle se trouvait encore une boucle d'oreille ovale, longue et rouge, une oreille noire et putride, une oreille de femme. Je la saisis, et m'enfuis à toute jambe, sans même penser à prendre mes skis, et je courai toute la journée à travers la forêt, laissant le châlet derrière moi, animé par la seule volonté d'atteindre le village avant la nuit.
J'y arrivai à l'heure où le soleil, en se couchant, donne cette teinte orangée au ciel, cette teinte de mort, de peur. Je m'élancai vers la première porte que je vis, et frappai de toute mes forces. Un vieil homme vint m'ouvrir, et me regarda, d'abord désemparé, puis effrayé, lorsque je pénétrai chez lui et me terrai dans un coin, comme un animal apeuré. Je passai plusieurs mois à l'asile, et le contact permanent des gens, plus ou moins sains, me fit retrouver la raison. Quelques mois plus tard, j'étais dehors.

C'était il y a dix ans, et depuis, je ne dors plus, ou je ne m'assoupis que pour cauchemarder. A l'heure actuelle, comme je vous l'ai dit, je ne sais pas si j'ai rêvé ou non, rêvé de cette femme, mais je me suis rappelé, quelques jours après cette horrible nuit, je me suis rappelé, dans un relent de mémoire, qu'à cette femme il manquait l'oreille gauche. Ne tentez pas d'imaginer la terreur qui m'a envahi à ce moment précis, car la peur, la vraie peur, l'homme ne la connaît pas. Un rythme cardiaque qui s'accélère, un frisson, ne sont que des réactions biologiques, et l'esprit, bien qu'inquiété, n'est pas apeuré. Non, la vraie peur est celle qui vous rend malade, celle qui vous trouble l'esprit, celle qui vous tue. Je l'ai connue, ce soir-là, et depuis, je la connais régulièrement, chaque nuit, terré sous mes couettes, attendant qu'Elle vienne, Elle, Elle, m'enserrer, pour récupérer ce que je lui ai pris."

Et, disant ses mots, il sortit de sa poche un écrin bleu sombre, qu'il ouvrit doucement. L'un de nous dû quitter la pièce. Dans cet écrin se tenait, posée sur un carré de soie blanche, une oreille, noire et ridée, percée d'une longue boucle d'oreille rouge, ovale, qui semblait avoir bénéficiée durant sa création d'un travail méthodique et passionné, tant les détails étaient nombreux et précis. Pierre referma l'écrin et le rangea nerveusement dans sa poche.

"En sortant de l'asile, reprit-il, j'ai pensé à consulter mon grand-oncle, car il devait probablement savoir ce qui s'était produit dans ce châlet qu'il avait habité depuis sa plus tendre enfance. C'est avec effroi que j'ai appris qu'on l'avait retrouvé mort, pendu dans sa chambre d'hôtel, les yeux convulsés, la langue violette, pendant au coin de la bouche, le visage en lui-même figé dans une telle expression de terreur que les médecins se demandèrent si c'était bien la corde qui l'avait tué. Il tenait un objet dans sa main gauche, mais les doigts l'enserrait si fortement qu'on dût les couper pour l'en dégager.

C'était une boucle d'oreille, une longue boucle d'oreille rouge de forme ovale. Je me suis renseigné, et j'ai appris que sa mort datait d'une nuit où le vent avait soufflé violemment, une nuit froide, précédée d'un coucher de soleil qui avait laissé le ciel orange et nuageux, la nuit où je devais découvrir moi aussi cette terrible chose qu'est la peur, cette peur qui me hante depuis, et qui me hantera probablement jusqu'à la mort."


Pierre saisit une bouteille, en avala plusieurs gorgées, la reposa sur la table, puis il laissa tomber sa tête sur le dossier de son fauteuil et ferma les yeux.

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PS : si quelqu'un connaît un psychiatre compétent (et pas cher), merci de me laisser son adresse. Pas pour moi, pour un ami.

mercredi 17 janvier 2007

Concerts, chapitre III : The Clerk + The Sunshine Underground + The Automatic

Monster. C'est le nom du morceau de The Automatic qui passe et repasse sur Europe2 et Le Mouv'. C'est aussi la principale raison pour laquelle je suis allé les voir. Verdict : ça gère. Petit résumé de la soirée.

Les membres de The Clerk qui tapent des poses
(on a pas idée de se foutre comme ça contre un mur)
nb : remarquez au passage le bassiste, à la masse, à gauche
On (moi + une naine bleue + une amie d'une naine bleue) arrive donc, à 20h, après 1h de vernissage à la con, dans la salle de concert. Le temps de se poser et de bouffer un sandwich que le premier groupe, Clerk, débarque sur scène. Au programme : un chanteur sosie de M (juste dans le physique, pas dans la voix, hein), une nana qui déborde de partout, un bassiste complètement nerveux et un batteur qui s'endort sur sa batterie. Rien de transcendant, mais ça fait passer le temps. Mention spéciale au bassiste, quand même, qui était bien trippant, avec mouvements saccadés et mimiques à la con à la clé.


Le bassiste, un taré comme on les aime
(qui bouffe des petits LU)

En tout cas, chez The Clerk, ils aiment les riffs à deux accords, et ça se retrouve dans la majorité de leur compo, ou on enchaine accord A et accord B, en arpège ou en un peu plus bourrin. On remarquera aussi une grande importance donnée à la voix, au détriment de la guitare, qui manque un peu. Le gros point noir, c'est qu'ils sont assez peu présents sur scène (excepté pour la tuerie de bassiste), le chanteur est un peu coincé et la nana gratteuse manque de charme et de finesse, m'enfin. Bref, à écouter plus qu'à voir.

Liens : Clip : The Dissidents + leur site.


The Sunshine Underground, qui tapent aussi des poses
(je sais pas si vous avez remarqué, mais les groupes de rock prennent toujours
des photos avec un mur en arrière-plan)
Les Clerk quittent assez vite la scène, et puis viennent les trente minutes d'attente du groupe suivant, en l'occurence The Sunshine Underground, groupe anglais à la Arctic Monkeys, plus dans le style que dans la musique. Donc, après une demi-heure de squatt, on voit arriver un gars assez bourru, avec un sweat Adidas, style sac poubelle, et un autre, grand et chauve. Un batteur avec un manteau à l'anglaise s'asseoit sur son tabouret, et un gratteux à peu près normal chope son médiator. Et puis ils commencent à jouer, et ça c'est cool, parce qu'on était pas venu pour squatter. Dans un style plus rythmé que The Clerk, les membres de Sunshine Underground ont un jeu bien à eux, mélange de guitares aux tons secs et aux grosses distos, et d'une voix assez travaillée, qui va chercher des notes très haut, et qui se marie bien aux couplets rythmés et aux refrains plus bourrins. Pour ceux que ça intéresse, écoutez Put you in your place qui est vraiment sympa (oh oh oh oh, etc.).

Chez The Sunshine Underground comme chez The Automatic,
ils aiment bien taper sur des cloches et des trucs zarbes

Ca donne un mélange qui rend plutôt bien, et ça fait bouger, surtout avec des rythmes bien travaillés. On les sent déjà plus sur scène, à filer des binouzes aux premiers rangs (mention spéciale à la pseudo-goth qui en boit une gorgée et qui, après, dansait comme une cassos). Le gratteux chanteur est bien dans son trip, à taper, à genoux, comme une brute sur des cloches, à essayer de les dévisser avec des baguettes, le micro autour du cou, ou encore à gueuler jusqu'à qu'il ne ressemble plus à rien. Du bon gros son, donc.
On appréciera le gratteux au style assez particulier, notamment dans sa façon de tenir sa gratte, le bassiste et son doigté sur certains morceaux (et pas ailleurs, bande de morfales), et le batteur, parce qu'il avait une bonne gueule. Groupe assez atypique, qui devrait commencer à se faire connaître, pour peu que le chanteur dise autre chose que "hello" entre les morceaux... enfin, je me disais bien qu'un anglais, ça parlait pas français.
Ah, j'oubliais, mention spéciale à la métalleuse qui nous faisait son signe de métalleux, normal, quoi (qu'est-ce qu'elle aime dans la vie ? Réponse : Sataaaan) en gueulant et en pogotant toute seule, à son groupe de copine complètement à la masse, et au gars légèrement efféminé qui devenait dingue à chaque chanson, à tel point qu'on aurait dit une groupie.

Liens : Clip : Commercial Breakdown + leur site.


Là y a pas de mur, mais en même temps ils tapent pas de poses
Et puis ils partent, dans un dernier "hello" du chanteur. Ensuite, encore 30 minutes d'attente, et finalement, les lumières s'éteignent, et le public fait "ooh", parce qu'il sert qu'à ça. Puis se lance un bruit d'échange de balles, comme une partie de ping-pong. Arrive ensuite un rythme derrière, et quatre jeunes chevelus débarquent sur scène. Quatre gars complètement malades.
The Automatic, avec, dans l'ordre : un monstre, littéralement, sur le synthé, puis un chanteur, bassiste, plutôt normal, en apparence, ensuite un guitariste rebelle avec une coiffure intéressante (un peu à la Bécassine au niveau des pointes, sympa) qui ressemble étrangement à un mayennais que je connais, et finalement un batteur, parce que sans batteur, on aurait du mal. Si, si, sans déconner.
Le groupe commence donc son show, et on se rend vite compte qu'on monte encore d'un cran dans le bourrinage, tant mieux. La nuance entre refrain et couplet devient plus floue, et les lignes de basses se suivent et se ressemblent. Ouais, le principal défaut du groupe, c'est qu'ils ont un style qui se répète assez, tant au niveau des rythmes que du chant... m'enfin, le principale qualité, c'est qu'ils sont géniaux sur scène.

Quitte à être malade sur scène, autant l'être dans la vie de tous les jours
(ici, le guedin du synthé, qui prépare un double kick
sur le pauvre gars qui l'a pris en photo)

Car le monstre du synthé est vraiment un malade. Du genre à s'accrocher à des barres à deux mètres de haut ou à lancer son micro en courant de gauche à droite de la scène. Donc, cette bête venue d'ailleurs, dès les premiers morceaux, est descendue dans la foule pour venir pogoter avec nous. Il s'arrête devant moi, je lui lance un "hé, man !", et on repart comme des brutes.
Ah, ouais, comment on passe d'une foule calme, bougeant juste la tête, à un pogo ? Ben, en réalité, au deuxième morceau du groupe, j'ai regardé la naine, et je lui ai dit : "bon, je crois qu'on va pouvoir commencer à pogoter, là.".

Quand je vous disais que c'était des malades...
Et c'est ainsi que je m'élance dans la foule comme une fleur, pour me retrouver, deux minutes après, comme un gros con, tout seul au milieu de gens plus ou moins conciliants. Heureusement, deux autres gars me rejoignent et le truc est lancé.
Donc, je disais que le malade du synthé pogotait avec nous. On saute un peu, on bouscule par-ci par-là, on se fait virer par les connards de derrière qui s'étonnent de voir du mouvement dans un concert (mention spéciale au gars qui repoussait toujours doucement du poing quand on s'approchait de lui, excellent, et également au cassos qui, lorsque le malade du synthé lui demande si les français connaissent The Automatic, répond : "youhouuuuu" - et le fou de lever la tête, regarder le public, et reprendre "youhouuuu" en haussant les épaules d'un air de dire "ils parlent aussi bien anglais que nous français").


"Ben merde, je pensais qu'on était à un concert de Bach !
Josette, regarde-moi tous ces jeunes décadents qui bougent la tête !
Dieu ait pitié de leur âme !"

Nous voilà donc partis pour une fin de concert qui s'annonce intéressante. Les morceaux s'enchaînent, et on arrive enfin à celui tant attendu. Pas besoin d'entendre les premières notes, les cris des groupies citées plus haut annonce directement la couleur. Monster. Malheureusement, vu le public, le slam est à proscrire. C'est donc dans un pogo nuancé que nous vivrons cette chanson, et putain, cette phrase est vraiment classe. On bourrine, donc, et je suis surpris de voir à quel point leur interprétation est fidèle à l'originale. Pour peu, on aurait dit un playback (suffit d'enlever la pluie de postillons du chanteur et ça marche). Ils jouent encore quelques morceaux, le temps de s'achever, et disparaissent, pour finalement revenir pour un dernier titre, sur lequel le malade du synthé reviendra dans le public, mais là carrément au centre de la salle (m'étonnerait pas qu'il ait choqué les vieux catho du coin, tiens), et puis il revient vers nous et on pogote une dernière fois, avant de vibrer sur les dernières notes, et de s'en aller, trempés, dans la nuit froide et silencieuse, comparée à la salle chaude et bruyante qui a accueullie, l'espace d'une soirée, trois groupes aux couleurs atypiques et qui ne se gênent pas pour affirmer leur style, surtout en sautant partout.

Jolie métaphore, tiens, on dirait presque une critique sérieuse.


Les enfants,
le prochain chapitre portera sûrement sur Aaron,
ou The Blood Arm, ou bien je serai mort - ou sourd - avant.

En attendant, veillez à bien fermer vos portes
et à ne pas parler aux inconnus.
C'est bien.

PS : voilà, voilà, une soirée intéressante, si on exclut les connards qui s'étonnent de voir du mouvement dans une salle de concert. Groupes à voir, surtout pour les deux derniers - le premier étant sûrement meilleur à l'écoute chez soi. Ne vous étonnez pas si vous en entendez parler dans les mois qui viennent, y a du potentiel. Sur ces belles paroles, je vais au pieu, en pensant à tous ceux qui bossent demain, aaah. Hm, oui, pas cours ce jeudi, merci au Salon du Pige... de l'Etudiant. Hu.