Je me suis longtemps demandé comment les gens percevaient ce que je créais, que ce soit sur le plan musical ou littéraire. Fallait-il soigner les mots, soigner le fond, illuminer le tout avec des photos originales ? Un style ironique donnerait-il une image positive de moi ? Etre sérieux pouvait vraiment payer ?
Au final, j'en ai pas grand chose à faire. Je me suis rendu compte qu'un simple agencement de mots compliqués avait tendance à charmer même les plus sceptiques. Par exemple :
"L'étendu du ciel que je sais me pousse vers de nouveaux horizons qui s'enchantent de mille feux lors du coucher du soleil sur la dune de la plage. Mes jambes mangent en silence, tandis qu'une ribambelle s'exécute et m'exhorte à envenimer les souhaits refoulés de mon coeur, que je sais."
Quel gros con j'ai été. J'aurai pu écrire des textes comme ça dès le début, au lieu de me casser la tête à chercher des mots dans le dictionnaire. J'aurai peut-être même pu publier un recueil de poésie, prétextant une écriture sous cannabis. Mais non, comme d'habitude, il a fallu que je fasse les choses dans les règles et que j'apprenne à écrire. Un minimum.
Louons ceux qui parlent comme je peins !
MAJ (18/03) : je tiendrai juste à préciser ce qui se cache réellement derrière ce texte. L'aspect ironique décryptant l'actualité facebookesque n'est pas là pour mettre en avant une quelconque marque de frustration ou de haine de ma part. Le passé est derrière, il est enterré et je lui souhaite de continuer sa route entre les vers de terre et les ossements moisis. J'ai passé un cap, et mon désir de vengeance s'est transformé en une indifférence qui en serait presque surprenante. Les quelques lecteurs qui me sont proches auront bien évidemment compris à qui - et à quelle partie de ma vie - ce texte réfère. Cependant, je ne tiens pas à le placer sous le signe de la haine ; je reste bien sûr frustré d'avoir été poignardé sur une place publique, je ne digère sûrement pas que le meurtrier soit applaudi, mais je n'agonise plus. La plaie ne se refermera jamais entièrement, et me laissera une cicatrice qui sera la marque de ma naïveté opposée à la faiblesse de certains. Je me suis relevé, j'ai essuyé la boue et le sang sur mes vêtements, et j'ai déménagé dans un endroit où le soleil brille sur des airs de Another Lonely Day - une musique de Harper dont le titre ne définit pas du tout mon état d'esprit actuel, précisons-le. Je ne regrette pas mes choix, je me marre juste doucement en traçant le parallèle entre ce que j'étais et ce que je suis en passe de devenir. L'appartement silencieux qui accueillait jusqu'ici la vie que je m'amusais à foutre en l'air se transforme peu à peu en un havre de paix ; j'ai tout lavé à l'eau claire, j'ai jeté les vieux souvenirs et les tableaux sur le mur pour en accrocher de plus beaux. Et les rayons du soleil embellissent chacun de mes réveils par leur intensité et leur sincère beauté. C'est vrai que je suis un peu ébloui pour le moment, et que j'ai du mal à croire qu'il puisse réellement y avoir de la lumière dans cette nouvelle ville. Mais il est également vrai que je reste fidèle à certains adages, tels que "l'ombre et la lumière sont préférables au néant" - le gras marque la citation. Et c'est justement la raison de cette paix intérieure qui m'anime : je suis heureux de comprendre réellement le sens de ces mots, contrairement à d'autres. A ceux-là, je souhaite tout le bonheur qu'ils pourront grapiller, je leur souhaite de grandir et de réfléchir à cette grande question : "celui qui poignarde est-il vraiment celui qui y gagne ?". Quant à moi, je vais me coucher serein sur un accord de La Majeur, parce que je l'aime bien, celui-là.
1 commentaire:
Putain ça me casse le cul, les textes avec plein de mots durs dedans. Surtout quand je considère "sarcasme" ou "mélancolique" comme des mots difficiles !
Alors arrêtes avec ton anachorète de merde, et parle en verlan, merde !
Sinon je viendrai plus et y aura plus que Joséphine qui viendra ici !!
(j'espère que le lien n'existe pas, j'ose pas vérifier)
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